Aujourd’hui en Europe, les aires marines “protégées”(AMP)subissent le passage de redoutables engins de pêche industrielle qui raclent les fonds et détruisent les écosystèmes, comme le chalut de fond ou la «senne démersale» (une méthode apparentée au chalutage) :
La France ne fait guère mieux.
Les rares aires marines françaises réellement protégées ne sont jamais implantées dans les zones qui en ont le plus besoin, là où une forte pression de pêche impacte la biodiversité et les écosystèmes marins. Elles sont généralement situées dans des zones lointaines où les activités humaines sont peu intenses comme les eaux distantes de l’océan Austral.
En France métropolitaine, le pourcentage de protection réelle tombe à un niveau quasiment inexistant : en Manche, Atlantique et Mer du Nord, seul 0,005% des eaux françaises sont réellement protégées ! [3]
Au lieu de se conformer aux normes internationales de classification des aires marines protégées, l’Hexagone a généré une exception française : une classification sur-mesure des niveaux de protection qui aboutit à des statuts incompréhensibles et surtout totalement inefficaces de la supposée « protection » ! [4] Un imbroglio dont l’effet très concret est de permettre aux entreprises de pêche industrielle de poursuivre leurs activités sans être empêchées par des zones de protection.
Les normes de protection marine de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sont pourtant limpides : aucune pêche destructrice ni aucune activité d’extraction industrielle ne doit être autorisée dans les aires marines protégées. En décidant d’ignorer ces normes, les décideurs politiques mentent lorsqu’ils parlent d’aires marines « protégées ».
L’océan et les écosystèmes marins sont au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Détruire l’océan c’est nous condamner collectivement.
En l’absence d’activités humaines extractives, les aires marines protégées permettent une régénération spectaculaire des écosystèmes et des espèces marines :
Mettre fin au mensonge gouvernemental sur les aires marines protégées
grâce à notre recherche scientifique et nos actions publiques.
Obtenir le respect des normes internationales
par le biais d’actions en justice et la mobilisation citoyenne.
Changer la gouvernance des aires marines protégées
pour mettre fin au verrouillage des industriels de la pêche qui s’opposent catégoriquement au principe même de protection de l’océan.
Atteindre les objectifs internationaux de 30% d’aires marines réellement protégées,
dont 10% en réserves de protection intégrale (sans aucun prélèvement, pas même artisanal).
Par une approche scientifique indépendante et rigoureuse, BLOOM œuvre pour que les politiques et les finances publiques ne détruisent plus l’océan et ceux qui en dépendent. BLOOM est une petite structure de onze personnes reconnue pour ses victoires environnementales. En avril 2018, Claire Nouvian, sa fondatrice, a reçu le Prix Goldman, équivalent du Prix Nobel de l’écologie.
[1] Perry, Allison L., et al. « Extensive Use of Habitat-Damaging Fishing Gears Inside Habitat-Protecting Marine Protected Areas. » Frontiers in Marine Science 9 (2022): 811926.
[2] Dureuil, Manuel et al. “Elevated trawling inside protected areas undermines conservation outcomes in a global fishing hot spot.” Science (New York, N.Y.) vol. 362,6421 (2018): 1403-1407.
[3] Claudet, Joachim, Charles Loiseau, and Antoine Pebayle. « Critical gaps in the protection of the second largest exclusive economic zone in the world. » Marine Policy 124 (2021): 104379.
[4] Comité français de l’UICN (2019). Aires marines protégées —Analyse comparée des stratégies et des réseaux à l’échelle internationale, p.23-24. Disponible à : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/UICN_bilan_SCAMP_2019.pdf.
[5] Pörtner, Hans-Otto, et al. « The ocean and cryosphere in a changing climate. » IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate (2019).
[6] Sala, Enric, and Sylvaine Giakoumi. « No-take marine reserves are the most effective protected areas in the ocean. » ICES Journal of Marine Science 75.3 (2018): 1166-1168.